Pourquoi parle-t-on si peu des « manageuses de transition » ? ! Pourquoi ce métier -si favorable aux indépendants- est il si masculin ? Une récente étude (2024) du Cabinet Morgan Philips lève un voile sur ce thème des Femmes dans le Management de transition. Comme dans le monde du salariat, on retrouve la majorité des femmes dans deux secteurs dits « féminisés » :
- la Finance, gestion & la Paie,
- Les Ressources Humaines.
A l’inverse, elles sont quasi excluent des secteurs industriels ou techniques : l’industrie (Logistique, Production, Achats) et l’informatique. Avec l’arrivée de profils plus jeunes, les lignes semblent bouger, pas assez vite certes, mais elles bougent.
Dans cet article :
Selon le Baromètre France Transition 2024, les femmes représentent seulement 29 % des managers de transition. Bien qu’encore minoritaires, leur part a augmenté de 2 % ces dernières années, marquant une faible progression. Du côté de l’âge, voici la répartition des répondantes de l’étude :
- 45 à 60 ans : 77 % des femmes managers de transition,
- 40 à 45 ans : 13 %, témoignant d’une entrée des générations plus jeunes,
- Plus de 60 ans : 10 %, illustrant l’apport des professionnelles expérimentées.
Ce constat montre que le management de transition attire des profils féminins plutôt « seniors ».
1 . Lieux et entreprises clientes des manageuses de transition
Près de la moitié des répondantes de l’étude, ont effectué leur mission dans un grand groupe ; leur clients se répartissent ainsi :
- 45% ont réalisé une mission dans un grand groupe,
- 30% dans une ETI,
- 25% dans une PME.
Localisation des manageuses :
- 72% vivent en Ile-de-France,
- 28% sont en province.
Secteur d’activité déclaré par les manageuses répondantes à l’étude :
- 42% ont effectués leur mission en transition dans le secteur de l’industrie,
- 58% dans le Service.
Enfin, selon l’enquête, la part des missions de management de transition par région est la suivante :
- 58% des manageuses ont effectués leur mission en transition en Ile-de-France,
- 42% en Régions
2 . Les Manageuses de transition en Finance-gestion
Un seul type de mission de manageuses de transition où les femmes dominent : Contrôleur Financier, où elles représentent 75% des effectifs. Sinon, il existe 3 métiers où elles sont présentes, sans dominer :
Métiers / Poste | % de Managers (Hommes) | % de Manageuses (Femmes) |
Directeur Financier (DAF) F/H | 81% | 19% |
Directeur de la Comptabilité F/H | 60% | 30% |
Directeur de Projet Financier F/H | 50% | 50% |
Par contre, dans l’étude, les femmes Manageuses de transition sont absentes des métiers suivants :
- Directeur de Contrôle de Gestion,
- Directeur de la Trésorerie,
- Directeur des Opérations Fiscales.
3 . Les Manageuses de transition en Ressources Humaines
Les « RH » restent le secteur de prédilection pour les manageuses de transition interrogées.
Métiers / Poste | % de Managers (Hommes) | % de Manageuses (Femmes) |
Directeur des Ressources Humaines (DRH) | 53% | 47% |
Directeur SIRH et Paie | 50% | 50% |
HRBP/RRH (1) | 33% | 67% |
Directeur des Relations Sociales | 60% | 40% |
(1) Le métier de RRH HR – Business Partner implique de superviser l’administration du personnel et sécuriser les processus RH.
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4. Pas de manageuses de transition dans l’industrie !
L’étude fait ressortir les missions sur lesquelles les manageuses sont peu présentes :
- Directeur de Site Industriel (92% d’hommes),
- Directeur des Opérations (90% d’hommes),
- Directeur Achats (83% d’hommes),
- Directeur Supply Chain (90% d’hommes),
- Directeur de la Qualité (90% d’hommes).
et les missions où les femmes sont absentes :
- Directeur de Production (100% des missions menées par des managers hommes),
- Directeur Logistique (idem),
- Directeur Maintenance (idem)
Conclusion
Les femmes managers de transition se concentrent actuellement dans les grands groupes et en l’Île-de-France sur des missions dans le secteur des services. Les besoins en transformation dans les PME et ETI, ainsi que dans les régions, constitue un levier de diversification et de croissance pour ces professionnelles. Elles peuvent mettre en avant ce qui est appréciée aujourd’hui :
- leur polyvalence dans des environnements exigeants,
- leur capacité à piloter des projets dans des environnements « orientés client »,
- leur compétence dans la gestion de projets techniques ou des restructurations complexes.